Le mot spagyrie, est composé de deux racines de la langue grecque que sont: SPAO et AGEIREN. Le premier signifie séparer, extraire, c'est la phase « Solve » en alchimie. Le second signifie assembler ou rassembler, c'est la phase « Coagula » en alchimie.
La spagyrie est donc l'art d'extraire d'une façon naturelle la quintessence ou l'essence pure des mixtes.
Il faut dans un premier temps procéder à une séparation des trois principes : le principe sel, le principe soufre et le prince mercure. Dans le végétal, ils sont plus fragiles et impondérables, plus éthérés (plus subtiles) que dans le règne minéral.
La plante fraîche doit être ramassée le matin au lever du jour, correspondant à l'énergie planétaire. La plante doit être correctement mise en bouillie dans un mortier en verre, cette « bouillie » doit être passée au filtre de coton pur afin de séparer la partie aqueuse « liquide » des parties solides.
Cette sève représente l'élément eau il est le principe mercuriel de la plante, le véhicule du principe mercure est l'eau.
Par un long travail, il faut séparer une certaine quantité de mercure, principe brut, en répétant cette opération non seulement sur la première « Terre » mais encore augmenter la quantité de plante nécessaire au but à atteindre.
Je précise que ces quantités ne peuvent être indiquées pour la seule raison que le spagyriste sait d'instinct ce qui lui est nécessaire pour poursuivre son travail : c'est une science acquise à force d'échecs et de remise au travail.
La sève doit-être mise précieusement de côté, et, en flacon hermétiquement bouché à l'abri du soleil, et, ne doit jamais dépasser le 1/3 de la capacité du flacon.
Après cette filtration il faut faire sécher la partie terre, ceci hors de la lumière du jour et à basse température (40°), et repasser cette matière au mortier, afin d'obtenir une poudre presque impalpable. Ces deux opérations étant menées à bien, la terre et l'eau doivent être mises dans un matras (ballon à long col) dont la contenance totale doit être calculée de façon à ce que les 2/3 du vase soient vide (nous avons trois étages dans le ballon : la terre, le ciel de la terre, le ciel) pour permettre une circulation continue, et éviter le risque de rupture. Le vase bien bouché est mis au bain marie hors lumière. La température des bains ne doit pas dépasser 75° centigrades. Le temps de bain marie varie suivant la plante.
La sève l'élément eau, grâce à cette température passe de l'élément eau à l'élément air dans le ciel du ballon. Puis ensuite pour repasser à l'élément eau et provoquer dans la terre une chaleur de fermentation permettant de nourrir la terre pour se sublimer en élément air (ciel du ballon) et redescendre en terre et ainsi de suite jusqu'au terme finale de cette étape.
Après cette première étape d'extraction-transvasement, l'eau mercurielle va peu à peu se charger du soufre de la plante qui est resté dans la terre, celui-ci est de couleur rouge, verte ou jaune, toujours suivant la plante employée. Quand le mercure ne prendra plus de « teinture » végétale ou souffre, il faudra transvaser avec précaution la partie liquide afin de ne pas entraîner de particules terreuses. Laisser la terre dans son vase d'origine, mettre le vase sur cendres (40°) afin de dessécher la terre, ceci sans boucher jusqu'à dessèchement complet de la poudre végétale mais sans arriver à un état totalement sec et solide.
Le soufre sera transvasé sous forme semi-liquide et mis à part. Dans cette dernière opération et si vous œuvrez vous-même, vous verrez que malgré toutes les précautions prises, la quantité d'eau mercurielle que vous récolterez après cette première séparation a diminué et qu'il vous faut compléter avec l'eau mercurielle que vous avez mise de côté précieusement pour palier à ces diminutions successives.
Il vous faudra répéter cette opération d'extraction du soufre jusqu'à ce que votre eau-mercure ne fixe plus aucune teinture de la terre végétale, ce que vous verrez très facilement par transparence du liquide. Nous avons donc extrait et séparé deux des trois principes :
1. le mercure
2. le soufre
Il nous reste donc le principe sel corps de la plante (le principe sel est très intéressant car sa cristallisation nous donne une forme géométrique spécifique représentant ce qui permettra de fixer les deux autres principes : support vibratoire) ce dernier est enfermé dans la terre végétale. Il faut donc extraire ce dernier du ballon dans lequel elle est restée tout au long des précédentes extractions soufreuses et mercurielle. Cette terre doit être calcinée sur une plaque d'acier inox et à feu fort de façon à ce que vous puissiez la rendre sous forme de cendre d'un gris blanc et sans charbon restant.
Mettez cette cendre dans deux fois son volume d'eau de source ou de la rosée récoltée à la lune pleine le matin au lever du soleil et filtrée : faites bouillir le tout pendant ½ heure. Passez dans un filtre de toile en coton, (toile neuve et débarrassée de son apprêt ou amidon). Vous reprenez la cendre recueillie dans le filtre et remettez à bouillir avec à nouveau 1 fois son volume d'eau, ceci pendant ¼ d'heure et vous ferez repasser le liquide par le filtre. Cette eau huileuse ainsi recueillie doit être jointe à la première. Mettre ces eaux dans un plat solide en pyrex ou autre verre qui tienne au feu vif et procéder à l'évaporation de toute l'eau, mais par étapes successives, afin de retirer le dépôt qui se forme pendant l'évaporation, recommencer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de sel qui se dépose.
Le sel sera ensuite calciné à feu vif (afin d'enlever toute mémoire par le feu), il sera ensuite mis dans l'eau mercurielle ayant servi à extraire le soufre principe. Toujours au bain marie et pendant 40 jours, jusqu'à ce que le sel passe complètement dans son liquide extracteur et que dans le fond du ballon il ne reste que les fèces mortes. Vous devez répéter cette opération plusieurs fois afin d'extraire tout le sel et en pratiquant comme sur le soufre, avec les distillations nécessaires, pour séparer l'eau mercure du sel extrait.
Tout ceci se résume en opérations répétitives qui demandent plus d'attention et de patience que de savoir.
Le troisième principe est donc séparé, et, le sel par ce processus, a été purifié au maximum possible par l'homme.
Il nous faut maintenant procéder à la seconde phase qui consiste à réunir les trois principes afin d'obtenir la pierre végétale qui se présente sous forme solide et cristalline tout comme les cristaux planétaires.
Si vous avez bien compris le processus depuis son début et que vous avez pesé les différents principes lors de leur séparation, vous avez au départ une certaine quantité d'eau mercurielle. Même si vous en avez extrait beaucoup plus pour vos besoins d'extractions et de distillations, il en est de même pour une certaine quantité de plantes au départ qui vous a donné une certaine quantité de soufre puis de sel.
Que les chercheurs avisés nous comprennent. Le choix du ballon pour cette phase est ici très important il doit avoir un col long et son volume doit être calculé en fonction de l'ensemble des matières qui y seront déposées. Le volume de la totalité du contenu ne doit pas dépasser 1/3 du volume total. Le verre doit être d'épaisseur convenable. Un bouchon en caoutchouc plein et tenant à la chaleur fera l'affaire.
Vous devez peser le sel disponible, le mettre dans le vase après l'avoir passé au mortier de verre. Le sel doit être bien sec et pulvérulent. Par dessus celui-ci ajouter 1/3 du poids de sel en soufre et 1/3 du poids du sel en eau mercurielle. Boucher hermétiquement et mettre en couveuse à 30° pendant 10 jours. Monter le feu à 40° pendant 10 jours, puis à 60° pendant 10 jours et enfin 75° pendant 10 jours. Laisser refroidir complètement. Déboucher s'il n'y a plus de vapeur. Rajouter 1/3 de soufre puis 1/3 de l'eau mercure et refaire ensuite l'opération des 40 jours décrite ci-dessus.
Laissez refroidir et si plus de vapeur, recommencer en trois fois toute l'opération en ajoutant à nouveau 1/3 de soufre et 1/3 d'eau mercurielle mais cette fois monter directement à 40° pendant 10 jours puis à 75° pendant 10 jours. Quand il n'y a plus de gouttes ni de vapeurs montantes de la terre au ciel et redescendant du ciel à la terre, monter à 100° jusqu'à stabilisation totale. Laisser refroidir complètement, couper le vase par la moitié au diamant de vitrier et récolter la pierre végétale ainsi terminée.
Celui qui peut réaliser cette pierre a en sa possession la quintessence spagyrique véritable ou médecine végétale sans autre égal dans ce règne.
Une fois terminée, la quintessence peut-être gardée en l'état ou diluée dans un alcool de bonne qualité (cognac).
Cette pierre végétale contenant les trois principes peut-être diluée, suivant les proportions d'Hahnemann ou Korsakoff et son action sera sur le plan physique, le corps émotionnel et le corps mental inférieur de l'homme. Si nous rajoutons la médecine aurique alchimique ell fera le pont entre le corps mental inférieur et le corps mental supérieur. L'alchimiste et non plus le spagyriste, apportera sa dernière touche :
Mettre dans la préparation un peu de médecine du premier ou deuxième degré de multiplication de la pierre philosophale, et, faire chauffer en couveuse ne dépassant pas 40° pendant 72 heures : la transmutation laissera apparaître dans le liquide des particules brunâtres et quelques dépôts. Laisser refroidir et filtrer, mettre en bonbonne à l'abri de la lumière. Cette dernière opération sur laquelle je ne peux révéler que peu de choses a permi de purifier toute « terrestréité » restante, et, de soigner la plante, car la médecine universelle alchimique soigne les trois règnes.
Elle est prête maintenant à être utilisée en dilution, trituration, pommade, à être ajoutée à une huile de massage ou autre (huile de messe), en usage cosmétique, vétérinaire, agricole, etc...
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