Conseils Alchimiques

Publié il y a 4 ans
Par Fulmina Institut
Alchemical Advice
extrait du livre Les Clés d'Arya

rédigé par Fulmina Institut

Commençons par la spagyrie, plus facile à approcher que l'alchimie, et “petite sœur” de cette dernière.

La spagyrie consiste à extraire l'essence pure des mixtes (les trois principes en équilibre dans la nature).

Pour ce faire et d'une façon impérative, l'opérateur doit être en communion avec la nature et la traiter avec compréhension, respect et amour.

Cette nature, qu'elle soit minérale ou végétale n'offre ses principes actifs, physiques et son énergie vitale que si l'opérateur a compris ce que je vais expliquer.

Comme chacun sait, notre bonne et très ancienne planète supporte quatre règnes qui sont : le minéral, le végétal, l'animal et l'humain.

Le règne minéral 

Frappé d'immobilité quant à sa liberté de déplacement, il n'est cependant pas inerte dans son évolution, non seulement possible mais également inévitable dans le temps.

Les éléments naturels, tels que l'air, l'eau, le feu solaire, les vibrations cosmiques, l'influence de la Lune et des autres planètes, ainsi que les différents phénomènes, sub-terrains ou souterrains, vont activement participer à l'évolution de ces minéraux pour les transformer.

La famille des minéraux est dirigée et prise en charge par une hiérarchie élémentaire définissant une entité de groupe, laquelle est rattachée hiérarchiquement à l'ensemble des êtres qui participent au grand tout cosmique évolutif.

Le petit caillou que vous bousculez du pied en étant perdu dans vos pensées n'est donc pas à mépriser, car c'est de lui et par lui (simple maillon de départ), par son règne élémentaire, que va pouvoir se former la chaîne de la vie.

Chaque métal est en correspondance analogique et vibratoire avec une planète de notre système solaire représentant une hiérarchie, définie dans les textes anciens de toutes les civilisations.

Terre : antimoine

Saturne : le plomb

Jupiter : l'étain

Vénus (satellite de l'ancienne planète noire Muge) : le cuivre

Mars : le fer

Mercure : le mercure

Lune : l'argent

Soleil : l'or  

Neptune, Uranus et Pluton qui définissent l'espace, le temps et la direction (D = Direction, N = Nombre de battements, A = Amplitude).

Chaque métal (métalloïde, etc.) contient en lui-même les trois principes : sel, soufre et mercure en quantité et en qualité différentes.

Le règne végétal 

Comme le minéral, ce règne est très diversifié. Il est comme le premier, dirigé par une entité de groupe.

La question est de savoir, comment, une plante, un arbre, etc. trouverait sa nourriture si, à l'origine il n'y avait pas le minéral pour composer harmonieusement sa terre nourricière ? Car c'est un fait certain que le végétal, quel qu’il soit, est composé de métalloïdes (potassium, calcium, silice, etc.) et de métaux (zinc, cuivre, fer), plus divers autres oligo-éléments.

Il est donc important de savoir que le premier maillon est représenté par le minéral et le second, par le végétal.

Le végétal, dans l'évolutif, a un embryon de corps vital (éthérique). Il va puiser dans la terre nourricière les différents composants nécessaires à sa vie, et par ce fait apporter aux différents oligo-éléments une évolution : la végétalisation.

Le règne animal 

Nous voici en présence du troisième maillon de cette chaîne de la vie. Sans le végétal et la participation du minéral, l'animal n'existerait pas, et l'intervention du végétal entre le minéral et l'animal est indispensable car ce dernier prend chez le règne précédent les métaux et métalloïdes et les végétalise, les rendant assimilables.

D'une âme de groupe minéral, l'essence de vie va passer à une âme de groupe végétal et acquérir par ce fait une énergie vitale nourrissant le corps éthérique de l'animal.

N'est-ce pas cela, une transmutation d'un règne à un autre règne pour acquérir à chaque fois une indépendance et une maturité ?

Il est à noter que le règne minéral et le règne végétal ont un corps physique composé des trois principes, mais n'ont pas de corps émotionnel ou astral et encore moins de corps mental inférieur et supérieur.

Toutefois, le règne animal à des émotions.

Le règne humain

Dernier maillon de la chaîne terrestre. À l'encontre des trois autres règnes, il a trois principes qui sont : un corps, une âme et un esprit.

Son âme ou “Bâ”, rejoindra et fusionnera avec son esprit immortel. Son esprit contiendra le vécu et l'acquis à travers les multiples existences de ces quatre règnes pour retourner à la source du grand Tout.

Mon but est d'essayer de faire comprendre que l'homme ne saurait se passer, en ce qui concerne son évolution de vie sur la planète, des trois règnes précédents. Il faut savoir que notre alimentation carnée apporte dans notre civilisation, par l'élevage intensif ainsi que les multiples vaccinations et antibiotiques, une énergie négative à notre corps physique, éthérique et émotionnel. Nous ne pratiquons plus aujourd'hui, lors de l'abattage d'un animal, les rituels nécessaires à la libération des énergies toxiques comme l'avaient compris nos ancêtres.

Au cours de notre histoire, l'homme a eu besoin d'une alimentation protéinique carnée, puisqu'il était nomade et non sédentaire (cultivateur).

Il pratiquait la chasse et l'élevage, mais avait un respect et une connaissance certaine des règles de la chaîne évolutive et alimentaire et du don que l'animal faisait de sa vie afin d'apporter nourriture à l'être humain. En effet, le sang de l'animal contient ses humeurs (peurs et joies).

Il y a eu dans notre civilisation des êtres humains arboricoles et végétariens.

Les règnes et les principes 

Le minéral 

Ce dernier ne peut prendre forme « physique » que par les trois principes qui sont : Un soufre, Un mercure et Un sel, lesquels sont spécifiques à son règne et à la hiérarchie de ce dernier.

Ce qu'il faut en retirer pour une parfaite compréhension est qu’un simple grain de sable est composé de ces trois principes en proportion et en qualité de nature. Cela est une loi qui concerne les autres règnes, mais également toutes les « planètes ».

Le végétal 

Par le minéral, il puise sa nourriture dans la terre nourricière.

Tout végétal est composé de racines, d'une tige principale et de branches secondaires, de feuilles et de fleurs, puis de fruits. La sève de la plante alimentée par les racines représente le mercure végétal. Il est responsable du parfum qui nous parvient tant par la fleur, que par les feuilles ou le fruit.

Le principe soufre entretien la chaleur vitale du végétal et donne en plus la couleur des plantes, des fleurs et des fruits.

Le sel, qui se compose principalement de métalloïdes et de potassium, permet notamment aux tiges et aux branches de prendre forme et rigidité.

S'il manque un seul chaînon à cette harmonie, vitale pour nous, nous ne pourrions plus évoluer et vivre sur cette planète, car nous n'existons que par un ensemble de règnes réunis pour un besoin d'évolution régi par une loi commune qui nous dépasse dans la compréhension totale, et que l'homme appelle : Dieu.

L'animal 

Il contient lui aussi les trois principes : le corps (principe sel), l'âme (principe mercuriel) et l'esprit de l'animal (principe soufre). Mais le règne animal est dirigé par une âme de groupe et ses trois principes dans leur quantité et leur qualité correspondent à ce règne dans l'évolution. En effet, le corps émotionnel de l'animal ainsi que son principe esprit de groupe n'est pas immortel. Bien que les trois principes du père et de la mère soient présents dans son règne, il ne peut acquérir son ascension pour l’immortalité.

L'Homme 

Il possède ces trois principes, le soufre (l'esprit), le mercure (l'âme) et le sel (le corps) sous une forme non plus de principe mais de trois logos : le Père, le Fils et la Mère. L'être humain ne régresse jamais par l'incarnation au règne animal, mais peut régresser dans son âme et son esprit au point d'être « possédé » par des forces négatives : animal ou entité du bas astral.

Les trois principes sont donc la base de toutes choses. En mourant et renaissant sans cesse, ils évoluent d'un règne à un autre.

Les principes sel, mercure et soufre correspondent tous les trois à une force et à une particule de la matière. Nous pourrions par analogie les assimiler au neutron, à l'électron et au proton ou à des forces ignées de la nature : la Mère, le Fils, et le Père, ou encore à l'action, au mouvement et à la pensée.

Les trois principes ne sont pas des matières mais représentent une énergie. Ils peuvent être amalgamés ensemble et former un support vibratoire. Pour ce faire, il nous faut séparer les principes. Le corps (principe sel) support vibratoire sera purifié, ennoblit afin de pouvoir fixer de nature les deux autres principes : le mercure et le soufre.

Tout le règne végétal contient ces trois principes : un soufre (huile : esprit de la plante), un mercure (alcool ou eau mercurielle : âme de la plante) et un sel (potasse : corps de la plante).

La plante puise dans le minéral ce dont elle a besoin : celui-ci est alors « végétalisé ». Elle aura donc en elle différents métaux et métalloïdes directement absorbables par l'homme.

L'art spagyrique consistera donc à rendre les parties sel, mercure et soufre, corps, esprit et âme de la plante les plus nobles possibles afin que, débarrassées de leurs fèces (déchets) et ennoblies par le travail du laboratoire, leurs vertus curatives arrivent à une quintessence pure et poussée au maximum de sa vibration. La plante pourra alors agir sur le corps physique, émotionnel et mental de l'homme ou de l'animal.

Ces préparations pourront être ensuite diluées en remèdes homéopathiques.

L'épreuve du laboratoire

Le mot spagyrie est composé de deux racines grecques que sont : SPAO et AGEIREM. Le premier signifie séparer, extraire, c'est la phase « Solve » en alchimie. Le second signifie assembler ou rassembler, c'est la phase « Coagula » en alchimie.

La spagyrie est donc l'art d'extraire d'une façon naturelle la quintessence ou l'essence pure des mixtes.

SPAO séparer 

Il faut dans un premier temps procéder à une séparation des principes, lesquels chez le végétal sont plus fragiles et impondérables que dans le règne minéral. Dans le végétal, il est plus éthéré (subtil).

La plante fraîche étant correctement pulvérisée et mise en bouillie dans un mortier en verre, cette « bouillie » doit être passée au filtre de coton pur afin de séparer la partie aqueuse « liquide » des parties solides.

Cette sève représente l'élément eau. Il est le principe mercuriel de la plante. Le véhicule du principe mercure est l'eau.

Par un long travail, il faut séparer une certaine quantité de mercure, principe brut, en répétant cette opération non seulement sur la première « Terre » mais encore augmenter la quantité de plantes nécessaires au but à atteindre.

Je précise que ces quantités ne peuvent être indiquées pour la seule raison que le spagyriste sait d'instinct ce qui lui est nécessaire pour poursuivre son travail : c'est une science acquise à force d'échecs et de remise au travail.

La sève doit être mise précieusement de côté et en flacon hermétiquement bouché, et ne doit jamais dépasser le 1/3 de la capacité du flacon. Après cette filtration, il faut faire sécher la partie terre, et cela hors de la lumière du jour et à basse température (40°), puis repasser cette matière au mortier, afin d'obtenir une poudre presque impalpable. Ces deux opérations étant menées à bien, la terre et l'eau doivent être mises dans un matras (ballon à long col) dont la contenance totale doit être calculée de façon à ce que les 2/3 du vase soient vides (nous avons trois étages dans le ballon : la terre, le ciel de la terre, le ciel) pour permettre une circulation continue, et éviter le risque de rupture. Le vase bien bouché est mis au bain-marie hors lumière. La température des bains ne doit pas dépasser 75° centigrades. La durée du bain Marie varie suivant la plante.

La sève, l'élément eau, grâce à cette température passe de l'élément eau à l'élément air dans le ciel du ballon, puis repasse à l'élément eau et provoque dans la terre une chaleur de fermentation permettant de nourrir la terre pour se sublimer en élément air (ciel du ballon) et redescendre en terre et ainsi de suite jusqu'au terme final de cette étape.

Après cette première étape d'extraction-transvasement, l'eau mercurielle va peu à peu se charger du soufre de la plante qui est resté dans la terre, celui-ci est de couleur rouge, verte ou jaune, toujours suivant la plante employée. Quand le mercure ne prendra plus de « teinture » végétale ou soufre, il faudra transvaser avec précaution la partie liquide afin de ne pas entraîner de particules terreuses. Laisser la terre dans son vase d'origine, mettre le vase sur cendres (40°) afin de dessécher la terre, et cela sans le boucher, jusqu'à dessèchement complet de la poudre végétale, mais sans arriver à un état  totalement sec et solide.

Le soufre sera transvasé sous forme semi-liquide et mis à part. Dans cette dernière opération et si vous œuvrez vous-même, vous verrez que malgré toutes les précautions prises, la quantité d'eau mercurielle que vous récolterez après cette première séparation a diminué et qu'il vous faut compléter avec l'eau mercurielle que vous avez mise de côté précieusement pour palier à ces diminutions successives.

Il vous faudra répéter cette opération d'extraction du soufre jusqu'à ce que votre eau-mercure ne fixe plus aucune teinture de la terre végétale, ce que vous verrez très facilement par transparence du liquide. Nous avons donc extrait et séparé deux des trois principes :

1- le mercure, 2- le soufre. Il nous reste donc le principe sel, corps de la plante (le principe sel est très intéressant car sa cristallisation nous donne une forme géométrique spécifique représentant ce qui permettra de fixer les deux autres principes : support vibratoire). Ce dernier est enfermé dans la terre végétale. Il faut donc l’extraire du ballon dans lequel elle est restée tout au long des précédentes extractions soufreuses et mercurielle. Cette terre doit être calcinée sur une plaque d'acier inox et à feu fort de façon à ce que vous puissiez la rendre sous forme de cendre d'un gris blanc et sans charbon restant.

Mettez cette cendre dans deux fois son volume d'eau de source et faites bouillir le tout pendant ½ heure. Passez-là dans un filtre de toile en coton (toile neuve et débarrassée de son apprêt ou amidon). Vous reprenez la cendre recueillie dans le filtre et remettez à bouillir pendant ¼ d'heure avec à nouveau 1 fois son volume d'eau, et vous ferez repasser le liquide par le filtre. Cette eau huileuse ainsi recueillie doit être jointe à la première. Mettez ces eaux dans un plat solide en pyrex ou autre verre qui tienne au feu vif et procédez à l'évaporation de toute l'eau, mais par étapes successives, afin de retirer le dépôt qui se forme pendant l'évaporation. Recommencez jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de sel qui se dépose.

Le sel sera ensuite calciné à feu vif (afin d'enlever toute mémoire par le feu) et il sera ensuite mis dans l'eau mercurielle ayant servi à extraire le principe soufre. Toujours au bain Marie et pendant 40 jours, jusqu'à ce que le sel passe complètement dans son liquide extracteur et que dans le fond du ballon il ne reste que les fèces mortes. Vous devez répéter cette opération plusieurs fois afin d'extraire tout le sel et en pratiquant comme sur le soufre, avec les distillations nécessaires, pour séparer l'eau mercure du sel extrait.

Tout cela se résume en opérations répétitives qui demandent plus d'attention et de patience que de savoir.

Le troisième principe est donc séparé et le sel, par ce processus, a été purifié au maximum par l'homme.  

AGEIREM rassembler 

Il nous faut maintenant procéder à la seconde phase qui consiste à réunir les trois principes afin d’obtenir la pierre végétale qui se présente sous forme solide et cristalline, tout comme les cristaux planétaires.

Si vous avez bien compris le processus depuis son début et que vous avez pesé les différents principes lors de leur séparation, vous avez au départ une certaine quantité d'eau mercurielle. Même si vous en avez extrait beaucoup plus pour vos besoins d'extractions et de distillations, il en est de même pour une certaine quantité de plantes qui vous a donné au départ une certaine quantité de soufre, puis de sel.

Que les chercheurs avisés me comprennent. Le choix du ballon pour cette phase est ici très important. Il doit avoir un col long et son volume doit être calculé en fonction de l'ensemble des matières qui y seront déposées. Le volume de la totalité du contenu ne doit pas dépasser 1/3 du volume total. Le verre doit être d'épaisseur convenable. Un bouchon en caoutchouc plein et tenant à la chaleur fera l'affaire.

Vous devez peser le sel disponible et le mettre dans le vase après l'avoir passé au mortier de verre. Le sel doit être bien sec et pulvérulent. Par dessus celui-ci, ajoutez 1/3 du poids de sel en soufre et 1/3 du poids du sel en eau mercurielle. Bouchez hermétiquement et mettez en couveuse à 30° pendant 10 jours. Montez le feu à 40° pendant 10 jours, puis à 60° pendant 10 jours et enfin 75° pendant 10 jours. Laissez refroidir complètement. Débouchez s'il n'y a plus de vapeur. Rajoutez 1/3 de soufre, puis de l'eau mercure et refaites l'opération des 40 jours décrite ci-dessus.

Laissez refroidir et si plus de vapeur, recommencez en trois fois toute l'opération en ajoutant à nouveau 1/3 de soufre et 1/3 d'eau mercurielle, mais cette fois montez directement à 40° pendant 10 jours, puis à 75° pendant 10 jours. Quand il n'y a plus de gouttes ni de vapeurs montantes de la terre au ciel et redescendant du ciel à la terre, montez à 100° jusqu'à stabilisation totale. Laissez refroidir complètement, coupez le vase par la moitié au diamant de vitrier et récoltez la pierre végétale ainsi terminée.

Celui qui peut réaliser cette pierre a en sa possession la “quinte-essence” spagyrique véritable ou médecine végétale sans autre égal dans ce règne.

Une fois terminée, la “quinte-essence” peut être gardée en l'état ou diluée dans un alcool de bonne qualité (cognac).

Cette pierre végétale contenant les trois principes peut-être diluée, suivant les proportions d'Hahnemann  ou  Korsakoff et son action se portera sur le physique, l'émotionnel et le corps mental inférieur de l'homme. L'alchimiste et non plus le spagyriste apportera sa dernière touche.

Mettre dans la préparation un grain de médecine du troisième degré de multiplication de la poudre de projection et faire chauffer en couveuse à 40° pendant 72 heures : la transmutation laissera apparaître dans le liquide des particules brunâtres et quelques dépôts. Laisser refroidir et filtrer, mettre en bonbonne à l'abri de la lumière. Cette dernière opération sur laquelle je ne peux révéler que peu de choses a permis de purifier toute « terrestréité » restante et de soigner la plante, car la médecine universelle alchimique soigne les trois règnes.

Elle est prête maintenant à être utilisée en dilution, trituration, pommade, à être ajoutée à une huile de massage ou autre (huile de messe), en usage cosmétique, vétérinaire, agricole, etc.

Mais, revenons à la phase SPAO, séparer, extraire :

Le sel: corps de la plante, il a été épuré afin que l'esprit de la nature puisse imprimer sa forme géométrique cristalline ; il représente la Mère. Cette forme cristalline étant pure, le père, le principe soufre, va pouvoir l'habiter.

Le soufre: (huile) l'esprit de la plante a subi les mêmes opérations. Il représente le Père.

Le mercure: alcool ou eau mercurielle, l'âme de la plante représente le Fils.

Une fois nettoyés, ennoblis et purifiés, il faut les rassembler : AGEIREM, mais à ce stade ils n'ont plus la même énergie.

  • Le principe sel, corps de la plante va pouvoir fixer, recevoir l'électricité. La conscience mentale va habiter l'état de sel.
  • Le principe mercure, va pouvoir fixer, recevoir le mouvement. La conscience émotionnelle va habiter l'état de mercure.
  • Le principe soufre, le Père se fixera sur la mémoire. La conscience physique va pouvoir être habitée par le père : l'état de soufre.

Comprenez bien ce qui s'est passé dans le ballon du laboratoire mérite réflexion dans l'oratoire...

Les différentes phases de travail qui sont au nombre de 12 correspondent aux 12 grandes phases que l'être humain subit dans son existence ou dans ses différentes existences. En effet, la matière ne fait qu'expliquer dans ses différentes réactions ce que l'homme vit dans sa chair et dans son âme.

Chaque étape correspond à un signe zodiacal, à une énergie véhiculée par celui-ci.

Nous les citons pour mémoire :

Bélier - La calcination

Taureau - La congélation

Gémeaux - La fixation

Cancer -  La dissolution

Lion - La digestion

Vierge - La distillation

Balance - La sublimation

Scorpion - La séparation

Sagittaire L’incération

Capricorne - La fermentation

Verseau - La multiplication

Poisson - La projection

Ces quelques explications étaient nécessaires, même si nous avons un peu dépassé le sujet de la spagyrie à proprement dit. Il me fallait donner quelques explications succinctes sur la préparation d'un remède spagyrique afin que le praticien et le preneur découvrent les qualités de cet art.

Évidemment, je ne peux pas tout révéler, certaines choses et coups de main doivent rester occultes et je pense que le lecteur comprendra.

Contrairement aux préparations habituelles pharmaceutiques ou aux remèdes homéopathiques classiques qui ne sont préparés qu'avec une macération, sans épuration vibratoire dans de l'alcool teinture mère (TM), donc avec un seul principe, le mercure (l'alcool, l'eau mercurielle, l'âme de la plante), les remèdes spagyriques contiennent les trois. Ils ont donc une action sur les corps émotionnel, mental et végétal qui composent notre éther vital.

Hippocrate disait :« Que ta nourriture soit ton médicament et que ton médicament soit dans ta nourriture ». Un remède spagyrique ne peut être qu'un complément alimentaire puisqu'il nourrit le corps, l'âme et l'esprit afin d'apporter équilibre et santé.

Au thérapeute médecin de faire par son art un bon emploi de l'aliment.

Quelques références alchimiques

L'adepte Fulcanelli

L'adepte Fulcanelli : nous vous citons un passage d'une conversation entre Mr Jacques Bergier et l'adepte Fulcanelli en juin 1937.

  • Monsieur Bergier : pouvez-vous me dire en quoi consiste l'alchimie?
  • l'adepte Fulcanelli : vous me demandez de résumer en quatre minutes quatre mille ans de philosophie et les efforts de toute ma vie. Vous me demandez entre autres de traduire en langage clair des concepts pour lesquels n'est pas fait le langage clair. Je puis tout de même vous dire ceci : vous n'ignorez pas que, dans la science officielle en progrès, le rôle de l'observateur devient de plus en plus important. La réalité, le principe d'incertitude vous montre à quel point l'observateur intervient aujourd'hui dans les phénomènes. Le secret de l'alchimie, le voici : Il existe un moyen de manipuler la matière et l'énergie de façon à produire ce que les scientifiques contemporains nommeraient un champ de force. Ce champ de force agit sur l'observateur et le met dans une situation privilégiée en face de l'univers. De ce point privilégié, il a accès à des réalités que l'espace et le temps, la matière et l'énergie nous masquent d'habitude, c'est ce que nous appelons le Grand Œuvre.
  • M. Bergier : mais la Pierre Philosophale ? La transmutation en or ?
  • l'adepte Fulcanelli : ce ne sont que des applications, des cas particuliers. L'essentiel n'est pas la transmutation des métaux, mais celle de l'expérimentateur lui-même. C'est un secret ancien que plusieurs hommes par siècles retrouvent.

Hermès

Hermès Trismégiste (possible Thot) : il aurait fait plusieurs traités d'alchimie et la Table d'Émeraude qui est un court résumé du Grand Œuvre, mais qui a l'avantage d'être pour un connaisseur assez clair.

La légende raconte que ce texte aurait été déterré par les soldats d'Alexandre le Grand sous la grande pyramide de Gizeh (voir pyramide...)

Hermès aurait gravé les textes de la Table avec un diamant sur une fine lame d'émeraude.

Je vous cite la traduction du maître Fulcanelli :

Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable.

Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; par ces choses se font les miracles d'une seule chose, et, comme toutes les choses sont et proviennent d'Un, par la méditation d'Un, ainsi toutes les choses sont nées de cette chose unique par adaptation.

“Le soleil en est le Père, la lune la Mère, le vent l'a porté dans son ventre, la Terre est sa nourrice et son réceptacle. Le Père de tout, le thélème du monde universel est ici.

Sa force ou puissance reste entière, si elle veut convertir en terre.

Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais, doucement avec grande industrie. Il monte de la terre et descend du ciel, et reçoit la force des choses supérieures et des choses inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire du monde et toute obscurité s'enfuira de toi “C'est la force, forte de toute force car elle vaincra toute chose subtile et pénètrera toute chose solide. Ainsi le monde a été créé, de cela sortiront d'admirables adaptations desquelles le moyen est ici donné, “c'est pourquoi, j'ai été appelé Hermès Trismégiste ayant les trois parties de la philosophie universelle.

“Ce que j'ai dit de l'œuvre solaire est complet”

Explication alchimique de la Table d'Émeraude

À toi Père incréé. À vous nos Célestes “Gourous”, à notre Maître vénéré Kamala-Jnana.

Par Ermélon et Nr' Palinja-Dhara, adepte F.A.R + C.

“Quod ubique quod ab nibus omnibus et quod semper creditum est, id firmissime credentum pouta”

En effet “Voyez, lisez, méditez les choses qui ont été enseignées dans tous les temps et par tous les philosophes” :  “la vérité est enfermée dans les endroits où ils sont tous d'accords. ” Fables égyptiennes et grecques” de Dom Pernety Tome 1 page 11.

En alchimie, la controverse est telle, qu'il s'agit non pas d'épiloguer sans cesse en ajoutant à la confusion générale, mais de s'efforcer d'en clarifier certains éléments essentiels qui en constituent le fondement, telle ta Table d'Émeraude.

Nous n'exposerons que très brièvement l'Œuvre d'Hermès Trismégiste, en conseillant aux lecteurs de consulter l'ouvrage du Révérend père Festugière, la révélation d'Hermès Trismégiste et plus spécialement le tome 1. Notre but étant limité à l'explication du texte de la Table d'Émeraude, et seulement cela, nous dirons cependant que de son vivant, au temps de la Haute Égypte, la tradition rapporte qu'Hermès reçut de Dieu lui-même son enseignement des choses célestes et terrestres. Il est considéré comme le père de l'alchimie et il est symbolisé généralement sous les traits de la divinité de Mercure, dont le nom grec est Hermès. Il est représenté avec des ailes à la tête et aux pieds à cause de sa grande volatilité (certains auteurs disent “volant”). Il porte comme attribut un caducée autour duquel sont enroulés deux serpents mâle et femelle. Ce caducée aurait une origine ancestrale et remonterait à la Fédération de la Source que l'on retrouve dans les écrits indo-aryens).

La production littéraire d'Hermès a été extrêmement prolifique. Son livre le “Poimandres” étant plus spécialement consacré à l'explication de l'alchimie”

La Table d'Émeraude, considérée comme son testament alchimique, est le texte universellement connu en alchimie.

Eliphas Lévi, dans son livre Dogme et rituels de haute magie, nous dit en parlant de la Table d'Émeraude : “C'est une véritable bible de l'alchimie et des opérations du Grand Œuvre. C'est en elle-même l'Alpha et l'Omega : c'est-à-dire le commencement et la fin de l'œuvre. Tout y est, c'est la perfection même dans sa concision. C'est l'explication parfaite de l'Un qui redevient Un, après être passé par la synthèse. C'est la confession de foi d'Hermès, son testament pour la postérité, le cri de vérité émerveillé de l'alchimiste après la réussite”.

La tradition ésotérique veut que ce soit Apollonius qui, après un rêve où guidé par Dieu lui-même, près d'une gigantesque statue d'Hermès, découvrit dans une cavité creusée sous ladite statue, le livre contenant tous les secrets de la création divine.

Ce qui fait l'immense intérêt de la science d'Hermès, c'est d'avoir connu et enfermé dans les formules mystérieuses les grandes lois de la nature et de la vie, bien avant leurs découvertes par les savants et les métaphysiciens. L'une de ces formules est “Solve et Coagula” : elle signifie dissoudre et coaguler.

Cette Table d'Émeraude fit l'objet de commentaires innombrables et les alchimistes et sages de tous les temps se sont retransmis fidèlement ce texte où en termes concis, Hermès a tracé les principales opérations du Grand Œuvre .

1- “Il est vrai sans mensonge, certain et très véritable” :

Hermès veut de toutes ses forces convaincre le chercheur, l'élève en la sainte science, de la vérité du texte qui va suivre. Il adjure le lecteur de le croire et veut de ce fait l'exhorter à travailler et à percer à son tour le mystère du Grand Œuvre dont il est le dépositaire.

2- “Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut” :

Hermès fait allusion à la Sainte Trinité du Père transposé dans le règne minéral. Dans la nature, chaque espèce reproduit son semblable et si l'on enfreint cette loi, on obtient que des monstres stériles. Donc, pour transmuer un métal, on ne peut chercher cette semence que dans un autre minéral. Cette semence minérale parfaite ou or, est à l'image du Père, une unité trine, car elle contient les trois éléments ou principes : le sel , le mercure et le soufre qui compose la Pierre Philosophale. Cette materia prima (matière première) est l'or cru des sages.

Dans son credo alchimique, Mustagogos adepte frère aînés de la Rose Croix hiérophante nous dit : “Le Dieu unique peut être comparé sur Terre à une minière unique aussi en son genre, de même que Dieu est Un en Trois, de même cette minière est composée de trois corps.

Hermès dit “Regarde le laboureur, il sème du blé pour récolter du blé”.

Le Cosmopolite nous renseigne : “Si vous voulez produire un métal, il faut le chercher dans une chose métallique, suivez la nature pas à pas”.

Hermès nous révèle : “Ce corps de la magnésie que tu as désiré apprendre pour en connaître le traitement et le poids, nous avons dit qu'on l'appelle Cinabre”.

Mais en ce qui concerne cette matière, nous ne saurions trop attirer l'attention du lecteur sur le Dictionnaire de Philosophie Alchimique de Kalama-Jhana au mot cinabre.

3 –“Ce qui est au début est comme ce qui est à la fin” :

“Au début” : c'est la materia prima, matière première ou pierre des philosophes et non pas Pierre Philosophale, qui par une série d'opérations successives ou phases du magistère subit :

a : une opération qui consiste à séparer les trois éléments constituant la minière (3 principes)

b : la fabrication proprement dite qui comprend :

  • solver : la volatilisation du fixe
  • coagula : la fixation du volatile

c : la multiplication (réalisable de un à sept jusqu'à la Lumière Eternelle : le corps de lumière).

Ne pas oublier les lois de la nature qui s'équilibrent en s'alternant, c'est-à-dire l'immobilité et le mouvement, ou encore bien se souvenir que tout ce qui est immobile est fixe, et que tout ce qui est en mouvement est volatile. La nature au repos est fixe, et volatile lorsqu'elle est en mouvement.

d : “à la fin” la Pierre Philosophale issue de la pierre des philosophes ne constitue qu'une seule et même pierre dans laquelle n'est entrée aucune chose étrangère. On n'en a fait seulement l'analyse et la synthèse : c'est-à-dire que la première pierre (des philosophes) décomposée par l'analyse pour le débarrasser de ses terrestréités est recomposée pas la synthèse pour devenir philosophale après avoir été magnifiée.

Hermès dit : “si tu ne décorpores pas les corps, soufre et mercure, et ne corporifie pas l'incorporel, ton travail sera néant.”

4 - “Pour accomplir les miracles d'une seule chose” :

C'est-à-dire parfaire l'imparfait, cet “Adam” d'origine est un corps imparfait. Pour le purifier, il faudra le faire passer par la mortification ou putréfaction.

  • Dom  Pernety, dans la préface de son dictionnaire Mytho-hermétique, page 5, nous dit : “ces superfluités se changent en une véritable essence avec l'aide de notre feu, et qui veut en ôter quelque chose ne parviendra jamais à la perfection de l'Œuvre. Les philosophes n'ont jamais dévoilé ce secret.” Épître de Pontaneus.
  • Kamala-Jnana, qui est une réminiscence d'Hermès, précise dans son dictionnaire de philosophie alchimique, au mot “superflu” : “résidu sulfuré qui reste dans le fond du ballon après la sublimation de Solve”. À noter que c'est un superflu indispensable jusqu'aux sept bains de purification. Donc, c'est bien la même matière qui se parfait au fur et à mesure qu'elle passe par le feu régénérateur.

5 - “Et comme toutes ces choses sont venues d'un, ainsi toute chose est née par adaptation”.

La chose primordiale, ce prima mens est la lumière des sages, c'est le sel, l'esprit igné qui fait tout et conduit le magistère du début jusqu'à la fin. Le rôle de ce fluide cosmique est capital  dans la science hermétique. Le bon Nicolas Flamel nous dit : “Fais que la matière soit ajustée comme un mariage”.

En effet, ce sel est le sperme de la nature, il se trouve dans tout.

C'est toujours lui, qui, en s'amalgamant aux deux autres corps soufre et mercure, ou principes masculin  et féminin, les retient en les unissant, les mariant intimement par la solution des corps. C'est notre feu, notre aimant, notre céleste minéral.

Jean XXII et le Grand Geber ont parlé très explicitement de ce sel dans leur ouvrage Jean XXII l'art transmutatoire et Gébert dans le Libert Investigationis Magesteris.

L'Émeraude des philosophes désigne pour certains auteurs le Grand Alkaest ainsi nommé par Hermès.

La grande qualité de ce dissolvant universel est d'être très sec et en perpétuel mouvement. Il représente à lui seul les quatre éléments : la terre, l'eau, l'air et le feu. C'est l'influx astral unissant le macrocosme au microcosme.

C'est un grand secret à percer pour l'alchimiste ; pour l'aider, l'alchimiste Bernard le Trévisan composa son Allégorie de la fontaine où, près d'un vieux chêne pourri, il fait jaillir une source, du tronc de l'arbre sort un rosier symbolisant la Pierre Philosophale cuite et régénérée par ce sperme universel.

Dans le Mutus Liber, “le livre muet”, la planche 4 indique nettement comment obtenir ce Flos Cöeli ou Alkaest. Attention, dans certaines éditions, les planches 2 et 3 ne sont pas à leurs places.

- “Le soleil en est le Père, la lune en est la Mère, le vent l'a porté dans son ventre” :

Nicolas Flamel et de nombreux philosophes après Hermès ont comparé le magistère à un mariage de nature dans lequel :

  • le Père ou soufre contient un feu ;
  • la Mère ou mercure contient également un feu.


Et ces deux corps sont intimement unis par l'esprit igné ou sperme de nature ou sel.

La mise en présence de ces trois feux en déclenche un quatrième encore activé par le mouvement.

Les trois corps intimement unis ou «compôt» se sublimant montent en vapeurs ou vents dans le haut du vase.

Le vent l'a porté dans son ventre, cela signifie que la génération se fait en haut car le vent ne vient pas de la terre dans un lieu agité et tumultueux.

Reportons nous au passage de l'Atalanta Fugiens de Michael Maier :

« Le vent l'a porté dans son ventre », c'est comme s’il disait « celui dont le père est le soleil et la lune la mère, avant d'être produit à la lumière sera porté par des fumées de vent, comme l'oiseau par l'air, pendant qu'il vole ». La coagulation des fumées ou vents qui ne sont rien d'autres que l'air mis en mouvement produit l'eau, qui, mélangée avec la terre, donne naissance à tous les minéraux et les métaux.

Il est établi que ces derniers corps se composent eux-mêmes de fumées, et se coagulent immédiatement, donc qu'ils soient placés dans l'eau ou dans la fumée, cela revient au même puisque l'une ou l'autre sont la matière du vent. Il faut en dire autant, quoique d'une façon plus lointaine, des minéraux et des métaux.

Quel est celui qui doit être porté par le vent ? Chimiquement, c'est le soufre qui est porté dans l'argent vif comme l'atteste Raymond Lulle au chapitre trois du Codicille : au point de vue physique, c'est le fœtus qui doit bientôt naître à la lumière... ce qui doit être laissé à la plus ou moins grande industrie de chacun.

Je désigne ainsi la chose d'une façon plus claire : tout mercure est composé de fumées, c'est-à-dire d'eau, qui soulève la terre avec elle dans la faible densité de l'air et de terre qui force l'air à redevenir une terre faite d'eau ou une eau faite de terre.

Le mercure est donc le vent qui reçoit le soufre à l'état d'embryon imparfait tiré du sein maternel, je dirai des cendres du corps maternel consumé, et porté là où il peut mûrir. L'embryon est le soufre qui a été infusé par le soleil dans le ventre du vent pour que celui-ci le conduise  à la maturité et l'enfante.

Kamala Jnana, dans son dictionnaire, nous dit pour « ventre » :

« comment se passe cette conception lapidaire ? C'est très simple en vérité :

sous l'action du feu spermatique, l'élément mâle et le feu matriciel femelle s'éveillent. Une réaction en chaîne s'amorce : c'est tout d'abord la sublimation des trois corps, sublimation qui se traduit par des élévations de vapeurs dans le haut du vase. Ensuite, ces trois corps vaporeux trouvant entre eux une attirance naturelle à se mettre en boucle, quand il est séparé de sa masse, il en résulte que de petites sphères se forment au centre des vapeurs. Comme on le voit, il n'en fallait pas plus pour que le grand ancêtre de l'Hermétisme prenne une grossesse comme métaphore d'une conception. »

« Notre pierre doit se faire du soleil et de la lune, de ses deux, l'un doit être un mâle rouge (soufre), et l'autre une femelle blanche (mercure) ». Isaac Hollandais, Livre 1, chapitre 61.

7- « La terre est sa nourrice » :

Le corps généré tombe et trouve refuge dans le «compôt».

Michel Maier a représenté l'enfant de la philosophie par une femme ayant un globe terrestre au milieu de la poitrine, de ce globe sortent deux mamelles auxquelles sont attachés les lèvres d'un enfant qui les suce.

Au-dessous sont écrit ces mots tirés de la Table d'Émeraude d'Hermès : Nutrix ejus est terra.

Dictionnaire de Dom  Pernety, au mot « nourrice », page 339.

L'enfant nouveau-né se nourrit de la substance de la Mère, c'est à dire d'une nourriture lactée. Si elle n'a pas assez de lait, elle devra lui donner une nourriture lactée semblable, mais tirée d'une autre provenance.

En effet, bien se rappeler que le lait virginal contenu dans la materia prima est à dose presque homéopathique. Il faut prévoir treize parties du poids total pour cuire le Grand Œuvre. Pour les fabriquer, se rapporter au texte du paragraphe précédent.

C'est ce Spiritus Mundis qui nourrira, réchauffera, lavera l'enfant de la philosophie.

8 - « Le Père de tout le thélème est ici » :

C'est ce que nous appelons l'Enfant Roi ou Nouveau Roi : la granulation nouvelle représentée par le «compôt»  est pleine de forces et de pouvoirs en puissance. Elle n'obtiendra cette force qu'en passant par la mortification ou putréfaction ; c'est la phase « solve ».

Le corps est décorporé et réduit en solution. La terre est rendue eau par le mouvement du feu. 

Raymond Lulle, dans le Codicille : « La conjonction du soleil et de la lune fait la pierre et lui donne sa propre couleur et sa nature, ce qui se fait par le feu de la pierre ».

Eliphas Lévi : « La putréfaction ou corbeau est l'indice, en effet, de la parfaite dissolution de la matière. C'est presque le sceau canonique de l'Œuvre, la marque certaine du succès, le signe évident de la parfaite préparation du «compôt»  qui ne reste qu'à cuire et abreuver de son esprit astral ». La mort est régénératrice de toute chose, même Jésus a dû passer par la mort, pour nous sauver.

Le thélème, c'est la pierre au rouge fini ou pierre ayant pouvoir transmutatoire (après multiplication).

9- « Tu sépareras la terre du feu »

C'est la fin de Solve et c'est là qu'il faut couper la tête du corbeau.

C'est le sceau d'Hermès, le mercure animé, c'est le sang du dragon ou huile dorée qui surnage le «compôt» . C'est la quintessence des trois corps.

10- « Le subtil de l'épais, doucement avec grande industrie »

Il faut recueillir ce sang des Saints Innocents. C'est donc ouvrir le flacon scellé par le sceau d'Hermès, retirer la quintessence, la placer précieusement dans un flacon bien bouché car elle est très subtile, s'évaporant rapidement, il faut la mettre à l'abri d'éventuels accidents. Elle est en effet très corrosive ; on appelle cette quintessence « venin très mortel ».

  • Le maître Télétourgos nous dit dans son essai sur le Grand Œuvre : « l'union des éléments s'est faite avec vigueur et le sang du dragon recouvre la noirceur, sans aucune pitié, il coupe cette tête et la conservera d'une façon discrète, aussi en peu de temps le vaisseau descellé... »
  • Le maître Nicolas Flamel nous dit : « Les deux natures mariées se sont faites en un seul corps autrement appelé « tête de corbeau » ou encore « élément converti ».
  • Le maître Paracelse, dans ses dix Archidoxes, nous dit : « la sècheresse mêlée avec l'humidité du mercure font apparaître cette humidité qu'on appelle mercure sous forme huileuse et grasse ».

11- « Il monte de la terre au ciel et redescend. Il reçoit la force des choses supérieures et inférieures ».

Cette quintessence contient la semence aurique en puissance. C'est elle qui sublimera la pierre au maximum, c'est aussi ce qu'expliquent les maîtres :  « Faire rentrer l'âme dans le corps » ou « faire rentrer l'enfant dans le ventre de sa mère qu'il avait engendré ».

En effet, on utilise la quintessence pour imbiber la pierre à la fin de coagula, nous la teignons peu à peu de son propre sang pour arriver à la rubification et pierre fixe. C'est ce qu'on appelle lui donner de la force en la nourrissant de son esprit quintessencié après la phase de la lune blanche, ou semence de l'argent pure.

12- « Tu auras par ce moyen toute gloire du monde et toute obscurité s'éloignera de toi ».

Grâce à cette pierre nourrie et imbibée de son propre sang, on obtient la pierre au rouge ou pierre philosophale, la synthèse est réalisée.

La gloire est donnée à l'adepte, avec cet or en puissance, on peut faire des transmutations de plus en plus puissantes. Si l'on augmente la puissance de la pierre jusqu'à la neuvième multiplication, à la dixième, elle devient une lumière pure et presque éternelle (dans les années 1918, il a été retrouvé par des archéologues dans un tombeau en Égypte un vase translucide contenant une lumière qui éclairait la chambre funéraire. Malheureusement, par manque de connaissances, les archéologues ont ouvert le vase et la matière a disparu).

Il en est de même pour la médecine universelle qui, en augmentant sa puissance, soigne le corps physique, émotionnel, mental et permet la jonction avec le corps mental supérieur ou le causal. « La médecine universelle est un sel magnétique servant d'enveloppe à une force étrangère qui est la vie universelle ». Ce sel pénètre tout le corps et en régénère toutes les parties. Il provoque une régénération naturelle avec d'abondantes sueurs en purifiant le sang et réactive l'énergie ancestrale en relançant tous les chakras de la base de la colonne vertébrale au septième chakra se trouvant au sommet du crâne. Cette médecine fait disparaître toute inflammation et reconstruit les organes en redonnant vigueur et jeunesse mais elle permet surtout d'augmenter la conscience et d'avoir accès à la connaissance du pourquoi de notre existence.

13- « C'est la force, forte de toute chose, car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute chose solide... »

La pierre philosophale renferme une triple force (la quintessence) des trois corps primordiaux : le soufre, le mercure et le sel (l'esprit, l'âme et le corps).

Elle transmute le métal plomb ou le mercure en or pur. Pour multiplier plusieurs fois sa puissance, à chaque multiplication, on réitère les opérations finales du Grand Œuvre en ajoutant à chaque fois, suivant un poids précis, la nouvelle quintessence. Celle-ci suivant les étapes de sa multiplication peut transmuer dix fois, mille fois, dix mille fois, cent mille fois son propre poids en or pur.

L'adepte Cyliani, dans son ouvrage, nous dit : « On sait ordinairement à la neuvième multiplication ou elle devient si volatile qu'à la moindre chaleur, elle perce le verre et s'évapore, ce qui fait qu'il est d'usage de s'arrêter à la transmutation d'une partie sur mille ou dix mille, ou plus, afin de ne pas s'exposer à perdre un trésor aussi précieux ».

C'est aussi parce qu'elle craint la chaleur qu'il est nécessaire de l'envelopper dans la cire pure d'abeille pour la projeter dans le métal en fusion (certains adeptes ont pratiqué la transmutation à froid).

14- « Ainsi le monde a été créé »

Hermès ne cesse dans ses œuvres de répéter : « qu'il faut prêter attention à l'écriture ». La genèse biblique : tout le secret d'Hermès a été puisé dans la science divine. Dans la genèse biblique, il est écrit : « La terre était informe et nue, et les eaux l'entouraient. De toute part, l'esprit de Dieu flottait sur les eaux et les ténèbres couvraient la face de l'abîme ».

À l'étape du « fiat  lux» l'AZ et le C se séparent du grand Ho : ce grand Ho, c'est l'énergie cosmique dans laquelle tout baigne. Et la lumière fut, le mercure se dissocia donna l'O qui est la terre et l'H qui est l'atmosphère. Sur la terre O se transforme en AZ et l'H en C pour la chlorophylle et les végétaux. Des végétaux sont nés le chlore, l'iode, le brome, le bore et le fluor, puis les animaux composés d'ammonium et de phosphore.

Le soufre est sorti de la putréfaction des eaux, puis les métaux hydrocarbonés, et ceux provenant de la silice (Alchimie simplifiée de René Schwaeble).

Dans la genèse alchimique, Kamala Jnana nous dit « En vertu des enseignements contenus dans la Table d'Émeraude d'Hermès qui nous apprennent que tout ce qui est dans le ciel a sa correspondance sur la terre, nous allons pouvoir en parlant du macrocosme retrouver toutes les lois du microcosme. Le macrocosme étant toute chose céleste et le microcosme toute chose terrestre. La correspondance entre le ciel et la terre dont l'Échelle de Jacob est une bonne illustration.

15 – « De ceci seront et sortiront d'innombrables adaptations desquelles le moyen est ici… »

Il est possible avec la Pierre Philosophale de transmuer le métal en argent avec la pierre au blanc ou en or avec la pierre au rouge (multipliée).

Préparer des élixirs médicaux et ennoblir les extraits spagyriques.

Kamala Jnana, dans son dictionnaire, page 15, à « élixir lunaire » : cette médecine se fabrique avec un métal laminé très fin provenant d'une transmutation opérée avec la pierre au blanc. On a intérêt à se servir naturellement d'une pierre lunaire provenant d'une multiplication et non d'une pierre lunaire provenant du premier stade coagula. Cette dernière n'étant que l'image de la première et resterait sans effet si elle était employée.

Élixir solaire : cet élixir se fabrique de la même façon que l'élixir lunaire mais avec un métal laminé très fin provenant d'une transmutation obtenue avec la pierre au rouge. Par pierre au rouge, nous entendons naturellement une pierre au rouge multipliée, c'est à dire fixée et terminée. Cet or potable est un élixir de vie.

Créer les trois règnes : ce sel dissous dans l'alcool apporte la vie aux trois règnes :

  • Le minéral ou métal : le sel aurique peut ennoblir et changer sa structure moléculaire en un autre composé plus résistant, plus léger, voire supra conducteur.
  • Le règne végétal : mettre un gramme de liqueur dans huit à dix grammes de terre ordinaire calcinée à très haute température et ne contenant plus aucun germe. On l'observera et l'on verra naître des végétaux tels que la mousse , la fougère puis les graminées. Il est certain que la liqueur engendre et provoque une mutation organique créant le règne végétal et pousse celui-ci à sa perfection.
  • L'animal : prendre de la terre ordinaire que l'on a calcinée, porphyriser au mortier et rajouter une nouvelle quantité de liqueur. Apparaîtront au bout de quelque temps, la mouche, le papillon, etc.

Albert le Grand, alchimiste, nous dit en parlant de la pierre : « Ici sont cachés des trésors inappréciables et nul ne les connaît sauf si Dieu veut les révéler.

16- « C'est pourquoi on m'appelle Hermès Trismégiste »

Hermès signifie mercure en grec. Par Trismégiste, on entend trois triples, c'est-à-dire le mercure aux trois puissances ou possédant les trois créations ou matières nécessaires au magistère.

17 - « Ce que j'ai dit de l'opération du soleil est accomplie et achevée », mais Hermès nous dit aussi : « ce qui était caché est devenu manifeste » :

Nous concluons en disant que le Grand Œuvre est en premier une ascèse de l'homme et pour se régénérer, il doit comme l'image du Christ rédempteur passer par la mortification et la mort pour renaître à la vie.

De la mort, il sort ainsi que la pierre purifiée, et la lumière lui est donnée.

Albert le Grand, dans la préface de son traité d'alchimie, écrit : « que la paix du Christ soit avec vous et autour de vous, à lui donc soit honneur et gloire dans tous les siècles des siècles ».

 Philalèthe

Il me paraît nécessaire de parler du Maître :

Eyrénée Philalèthe : personnage énigmatique. Tout chez lui est paradoxal et indéchiffrable, et il aurait porté plusieurs noms.

Nous savons qu'il est né en Angleterre en 1612. En 1645, il écrit son livre majeur à l'âge de trente-trois ans (certains dire à vingt-trois ans).

Il écrit un petit traité intitulé Expériences sur la préparation du mercure philosophique, sous le nom de Thomas de Vagan, mais son âge est beaucoup plus incertain. Je pense en effet qu'il a remis un échantillon de poudre de projection ou transmutation à différentes époques à quelques chercheurs en sciences tel que Van Helmont.

Je vous cite le premier chapitre de son écrit Entrée ouverte au palais fermé du roi.

Au début de son texte, il se définit lui-même : “je suis un philosophe adepte (adeptus) qui ne me nommerait point autrement que Philalèthe, nom anonyme qui signifie « amateur de la vérité », l'an de la rédemption du monde en 1645 ayant à l'âge de trente-trois ans acquit la connaissance des secrets de la médecine, de l'alchimie et de la physique, j'ai résolu de faire ce petit traité pour rendre aux enfants de la science ce que je leur dois et pour tendre la main à ceux qui sont engagés dans le labyrinthe de l'erreur.

Désirant par même moyen faire connaître aux philosophes adeptes que je suis leur égal et leur confrère, et, donner une lumière à ceux qui sont égarés par les impostures des sophistes, qu'ils puissent être ramenés dans le bon chemin, pourvu qu'ils la veuillent suivre. Car je prévois qu'il y en aura plusieurs qui seront éclairés par mon livre.

Ce ne sont point fables, ce sont des expériences réelles et effectives, que j'ai vu et que je sais certainement, comme tout homme qui sera philosophe le pourra aisément connaître par cet écrit et parce que je ne le sais que pour le bien du prochain. Je puis dire ardemment, et l'on doit se contenter de l'aveu que j'en fais, que de tous ceux qui ont écrit sur ce sujet, il n'y a personne qui en parle si clairement que moi, et que j'ai été tenté plusieurs fois d'en abandonner le dessein croyant que je ferai beaucoup mieux  de déguiser la vérité sous le masque de l'envie, mais Dieu, à qui je n'ai pu résister et qui seul connaît les chœurs m'y a forcé. C'est ce qui me fait croire que dans ce dernier âge du monde, il y en aura plusieurs qui auront le bonheur de posséder ce précieux trésor. Parce que j'ai écrit sincèrement et que je ne laisse aucun doute pour ceux qui commenceront à s'appliquer à l'étude de cette science que je n'ai parfaitement éclaircie.

Je connais même plusieurs personnes qui savent ce secret aussi bien que moi et je ne doute point qu'il n'y ait encore plusieurs autres philosophes dont j'espère acquérir la connaissance d'un jour à l'autre et en peu de temps. Dieu fasse par sa sainte volonté ce qu'il plaira. Je confesse que je suis indigne qu'il se serve de moi pour faire ces choses. Je ne laisse pas en ces mêmes choses adorer sa sainte volonté à laquelle toutes les créatures doivent être soumises, puisque c'est pour lui seul qu'il les conserve comme étant leur centre et le point d'émanation et de retour de toutes les lignes de l'univers.

  • Les principes d'Eyrénée Philalèthe – traduction du latin en français par Salmon en 1672 dans son recueil de traités d'alchimie : bibliothèque des philosophes chimiques.      
  • Principes de Philalèthe : pour diriger les opérations dans l'œuvre hermétique, Eyrénée Philalèthe, anglais de naissance, habitant de l'univers.


1- Ne vous livrez jamais à l'entreprise du grand œuvre sur les règles que les ignorants ou les livres des Sophistes, pourraient vous suggérer, et ne vous écartez point de ce principe : le but où vous aspirez est l'or ou l'argent, l'or et l'argent doivent être les uniques objets sur lesquels vous avez à travailler par le moyen de notre fontaine mercurielle préparée pour les baigner et cela demande toute votre application.

2- Ne vous rendez pas aux propos qu'on pourrait vous tenir, en vous disant que votre or n'est pas l'or vulgaire, mais l'or physique : l'or vulgaire est mort, il est vrai, mais de la façon dont nous le préparons, il se revivifie de même qu'un grain de blé mort se revivifie dans la terre.

Après six semaines, l'or qui était mort dans notre œuvre vif, vivant et spermatique pour qu'il est dit parce qu'il est mis dans une terre qui lui est propre, je veux dire dans notre composé. Nous pouvons donc l'appeler notre or à juste titre, parce que nous le joignons avec un agent qui certainement lui rendra la vie comme, par une dénomination contraire, un homme condamné au supplice de la mort, est appelé un homme mort parce qu'il mourra bientôt quoiqu'il soit encore en vie.

3- Outre l'or qui est le corps et qui tient lieu de mâle dans notre œuvre, vous aurez encore besoin d'un autre sperme qui est l'esprit, l'âme ou la femelle ; ce sperme est le mercure fluide semblable dans sa forme à l'argent vif commun, mais cependant plus net et plus pur. Plusieurs au lieu de mercure se servent de toutes sortes d'eaux et de liqueurs qu'ils appellent philosophiques. Ne vous laissez pas séduire par leurs beaux discours, et n'entreprenez pas ce travail, car il est inutile ; on ne saurait recueillir ce qu'on n'a pas semé ; ainsi si vous semez votre corps qui  est l'or qui est une terre ou un mercure qui ne soit pas métallique et homogène aux métaux, au lieu d'un élixir métallique, vous ne retirez de votre opération qu'une chaux inutile et sans vertu.

4- Notre mercure n'est qu'une même chose en substance avec l'argent vif vulgaire ; mais il diffère dans sa forme, ayant une forme céleste et ignée et une excellente vertu ; qualités qu'il reçoit de notre art à sa préparation.

5- Le secret de cette préparation consiste à prendre un minéral qui approche du genre de l'or et du mercure. Il faut l'imprégner avec l'or volatil qui se trouve sur les reins de mars ( fer ?) et c'est avec cela qu'il faut purifier le mercure au moins sept fois. Cela fait que ce mercure est préparé pour le bain du roi : c'est à dire de l'or.

6- Depuis sept fois jusqu'à dix, le mercure se purifie de plus en plus et devient aussi plus actif étant «acqué»  dans chaque préparation par notre vrai soufre ; mais s'il existait ce nombre de préparations ou de sublimations, il deviendrait trop igné et loin de dissoudre le corps, il se coagulerait lui-même, et l'or ne s'y fonderait ni dissoudrait point.

7- Le mercure ainsi «acqué» ou animé, doit être encore distillé dans une retorte de verre deux ou trois fois, parce qu'il peut lui être resté quelques atomes du corps, à l'instant dsa préparation : ensuite il faut le laver avec du vinaigre et du sel armoniac ; alors, il est préparé pour notre grand Œuvre, ce qui doit ici s'entendre métaphoriquement.

8- Choisissez toujours pour cette œuvre un or pur et sans mélange : s'il n'est pas tellorsque vous l'achetez, purifiez-le vous-même par les voies ordinaires. Après cette opération, mettez-le en poudre subtile, en le limant ou autrement ou réduisez-le en feuilles ou si vous voulez en calcinant avec des corrosifs : de n'importe quel moyen vous vous serviez pourvu qu'il soit très subtil.

9- Maintenant, venons au mélange : prenez une once ou deux de ce corps préparé et deux ou trois onces ou plus de mercure animé, comme je viens de vous le dire, mettez-les dans un mortier de marbre chauffé, autant que l'eau bouillante le pourra faire ; broyez et triturez-les jusqu'à ce qu'ils soient  incorporés ensembles, puis mettez-y du vinaigre et du sel jusqu'à parfaite pureté. Ensuite, vous le dulcifierez avec de l'eau et le sècherez exactement.

10- Je puis vous assurer que, quoique ce qui précède soit énigmatique, je vous parle avec candeur et que la voie que je vous enseigne ici est celle-là même dont nous nous servons et que tous les anciens philosophes se sont servis de ce moyen qui est l'unique.

Notre sophisme gît seulement dans les deux sortes de leurs employés à notre ouvrage.

Le feu interne est l'instrument de Dieu et ses qualités sont imperceptibles aux yeux des hommes. Nous parlerons souvent de ce feu, quoiqu'il paraisse que nous entendions la chaleur externe ; c'est de là que naissent les erreurs où se plongent les faux philosophes et les imprudents. Ce feu est notre feu gradué, car la chaleur externe est presque linéaire, c'est à dire égale à une forme dans tout l'ouvrage, si ce n'est que l'œuvre au blanc, elle est une sans aucune altération, excepté dans les sept premiers jours, où nous la tenons plus faible pour la pureté de l'œuvre ; mais le philosophe expérimenté n'a pas besoin de cet avis.

À l'égard de la conduite du feu externe, elle est insensiblement graduée d'heure en heure, et comme il est journellement surveillé par la suite de la cuisson, les couleurs en sont altérées, et le nœud très difficile et embarrassé, conservez-en la mémoire et gardez-vous de vous laisser surprendre dorénavant.

11- Vous devez être pourvu d'un vaisseau ou matras de verre, sans lequel vous ne pourriez achever votre ouvrage : qu'il soit de figure ovale ou sphérique et de convenance convenable à votre composé, c'est-à-dire qu'il soit de capacité à renfermer deux fois autant de matière que vous y en mettez, nous l'appelons œuf philosophique ; que le verre en soit épais, fort transparent sans aucun défaut ; son col doit être au plus d'un demi-pied de longueur. Quand votre matière y sera mise, scellez le col de cet œuf hermétiquement de sorte qu'il n'y est aucune ouverture, car le plus petit évent laisserait évaporer l'esprit le plus subtil et perdrait l'ouvrage.

Pour vous rendre certain de l'exacte sigillation de votre vaisseau, faites l'épreuve suivante, elle est infaillible. Lorsqu'il sera froid, appliquez votre bouche à l'endroit du col où il est scellé, sucez avec force et s'il y a la moindre ouverture, vous attirerez l'air qui est dans le matras et lorsque vous retirez de votre bouche le col du vaisseau, l'air rentera par l'évant avec un sifflement dont l'oreille entendra le bruit aisément : jamais cette expérience ne s'est trouvée fausse.

12- Il faut aussi un fourneau, que les sages appellent athanor, dans lequel vous puissiez accomplir tout votre ouvrage. Dans le premier travail, celui dont vous avez besoin doit être disposé de façon qu'il fournisse une chaleur d'un rouge obscur ou moindre, à votre volonté, et qu'il puisse se tenir au moins douze heures dans son plus haut degré de chaleur avec qualité, si vous en avez un tel, observez cinq conditions :

  • la première, que la capacité de votre nid ne soit pas plus ample qu'il ne faut pour contenir votre bassin, avec environ un pouce de vide tout autour afin que le feu qui vient du soupirail de la tour puisse coïncider autour du vaisseau.
  • la seconde est que votre bassin doit contenir seulement un vaisseau, matras ou œuf avec environ un pouce d'épaisseur de cendre entre le bassin, le fond et les côtés du matras ; et souvenez toujours des paroles du philosophe : un seul vaisseau, une seule matière, un seul fourneau. Le bassin doit être placé de façon qu'il soit précisément sur l'ouverture du soupirail d'où vient le feu et qui ne doit avoir qu'une seule ouverture d'environ deux pouces de diamètre, par où en biaisant et montant se conduira une langue de feu, qui frappera toujours le haut du vaisseau, environnera le fond et le maintiendra continuellement comme il est nécessaire qu'il le soit.
  • la troisième est que si votre bassin était trop grand comme la cavité de votre fourneau doit être trois ou quatre fois plus spacieux que son diamètre, le vaisseau ne pourrait jamais être chauffé exactement ni continuellement comme il est nécessaire qu'il le soit.
  • le quatrième est que si votre tour n'est de six pouces ou environ à l'endroit du feu, vous n'êtes pas dans la proportion et vous ne viendrez jamais au point juste de chaleur, et si vous excédez cette mesure et faites trop flamber votre feu, il sera trop faible.
  • enfin, le cinquième est que le devant de votre fourneau doit se fermer exactement par un trou qui ne doit être que de la grandeur nécessaire pour introduire le charbon philosophique, c'est à dire d'environ un pouce afin qu'il puisse d'en bas répercuter la chaleur avec plus de force.


13- Les choses étant ainsi disposées, mettez l'œuf où est votre matière dans ce fourneau, et donnez-lui la chaleur que demande la nature, c'est à dire faible et non trop violente, commençant où la nature a quitté.

Vous ne devez pas ignorer que la nature a laissé votre matière dans le règne minéral et quoique nous tirions nos comparaisons des végétaux et des animaux, il faut néanmoins que vous conceviez un rapport  convenable au règne dans lequel est placée la matière que vous voulez  travailler : si par exemple, je fais comparaison entre la génération d'un homme et la végétation d'une plante, ne croyez pas que ma pensée soit telle que la chaleur qui est propre pour l'un, le soit aussi pour l'autre, car nous sommes certains que dans la terre, où les végétaux croissent, il y a de la chaleur que les plantes sentent, et même dès le commencement du printemps, mais un œuf ne  pourrait pas éclore à cette chaleur, et l’homme, loin d'en recevoir du sentiment, n'en ressentirait qu'un froid grandissant. Certain que votre ouvrage git totalement dans le règne minéral, vous devez connaître la chaleur qui lui est nécessaire et distinguer avec précision la petite ou le violent.

Considérez actuellement que non seulement la nature vous a laissé dans le règne minéral, mais encore que vous devez travailler sur l'or et le mercure, qui tous deux sont incombustibles ; que le mercure est tendre et qu'il peut rompre les vaisseaux qui le contiennent si le feu est trop violent.

Qu'il est incombustible et que le feu ne peut lui nuire ; mais il faut cependant le retenir avec le sperme masculin en un même vaisseau de verre ; ce qui ne pourrait se faire si le feu était trop vif, et vous seriez par conséquent dans l'impossibilité d'accomplir l'œuvre.

Ainsi le degré de chaleur qui pourra tenir du plomb et de l'étain en fusion, même un peu plus forte, cependant pas plus que les vaisseaux ne peuvent le souffrir sans se rompre, doit être estimé le degré requis ou la chaleur tempérée.

Vous voyez par là qu'il est nécessaire de commencer votre degré de chaleur par celui qui est propre au règne où la nature nous a laissés.

14 - Tout le progrès de cet ouvrage, qui est une cohobation de la lune sur le sol est de monter en nuée et de retomber en pluie ; c'est pourquoi je vous conseille de sublimer en vapeurs continuelles afin que la pierre prenne air et puisse vivre.

15 – Mais pour obtenir notre teinture permanente, ce n'est pas encore assez ; il faut que l'eau de notre lac bouille avec les cendres de l'arbre d'Hermès. Je vous conseille de la faire bouillir jour et nuit continuellement afin que dans les travaux de notre mer orageuse, la nature terrestre descende. Il est certain que sans l'exactitude de cette opération qui est de bouillir, nous ne pouvons jamais nommer notre ouvrage  une cuisson mais une digestion ; parce que quand les esprits circulent seulement en silence et que le composé qui est en bas ne se meurt pas par ébullition, cela se nomme proprement digestion.

16 – Ne précipitez rien dans l'espoir de recueillir avant la maturité de la moisson, je veux dire de l'œuvre, mais au contraire travaillez avec confiance l'espace de cinquante jours au plus et vous verrez le bec de corbeau de bon augure.

Plusieurs, dit le philosophe, s'imaginaient que notre solution est fort aisée, mais ceux qui l'ont essayé ou qui en font l'expérience, savent souvent combien elle est difficultueuse.

Par exemple, si vous semez un grain de blé, trois jours après, vous le trouverez enflé, mais si vous le retirez de la terre, il se sèchera et retournera dans son premier état. Cependant, on l'a mis dans une matrice convenable, la terre est son propre élément ; mais il a manqué du temps nécessaire pour la végétation. Les semences les plus dures demandent un plus long séjour dans la terre pour y germer, tels sont les noix et les noyaux des prunes et des fruits ; chaque espèce a sa saison et c'est une marque certaine d'une opération naturelle et fructueuse lorsqu'elle attend le temps prescrit pour son action prématurée.

Croyez-vous donc que l'or, qui est le corps le plus solide qui soit au monde puisse changer de  forme en si peu de temps ? Il faut demeurer dans l'attente jusque vers le quarantième jour que le commencement de la noirceur se fait voir. Quand vous l'apercevrez, concluez que votre corps est détruit, c'est à dire coagulé avec le corps ; mais jusqu'ici cette noirceur, l'or et le mercure conservent chacun leur forme et leur nature.

17- Prenez garde que votre feu ne s'éteigne pas, même un moment ; car une fois la matière refroidit, la perte de l'ouvrage est certaine.

Il résulte de tout ce que nous venons de dire que tout notre ouvrage consiste à faire bouillir notre composé au premier degré d'une liquéfiante chaleur qui se trouve dans le règne métallique où la vapeur interne circule autour de la matière, et dans cette fumée l'une ou l'autre mourront et ressusciteront.

18- Continuez alors votre feu jusqu'à l'apparition des couleurs et vous verrez enfin la blancheur lorsqu'elle paraîtra (ce qui apparaîtra vers la fin du cinquième mois) l'accomplissement de la pierre blanche approche. Réjouissez-vous donc car le roi vainqueur de la mort paraît en orient environné de gloire, annonce par un cercle citrin son avant-coureur ou ambassadeur.

19- Continuez avec courage votre feu jusqu'à ce que les couleurs paraissent de nouveau et vous allez voir le beau vermillon et le pavot champêtre. Glorifiez en Dieu et soyez reconnaissant.

20- Enfin, quoique votre pierre soit parfaite, il faut la faire bouillir ou plutôt cuire derechef dans la même eau avec la même proportion et le même régime que votre feu soit seulement un peu plus faible ; et par ce moyen, vous l'augmenterez en quantité et en vertu, selon que vous le désirez ce que vous pouvez à cet effet réitérer autant de fois que vous le pouvez, que Dieu Père des lumières, Souverain Seigneur auteur de toute vie et de tout bien, vous fasse la grâce de vous montrer cette  régénération de lumière pour entrer la terre de vie, terre promise à ses fidèles et participer un jour à la vie éternelle, ainsi soit-il.

Nous vous mettons en garde, car Philalèthe décrit en alternance dans son texte Entrez au palais fermé du roi les deux voies de l'œuvre : la voie humide et la voie sèche.

Le Comte de Saint-Germain

L'histoire de cet adepte est énigmatique, initiatique et emblématique. Il n'est pas dans mes propos de retracer son histoire, car de nombreux livres le font, dont Le comte de St-Germain, de Paul Chacornac, en 1947, ou Mourat et Louvet, avec St-Germain, le Rose Croix immortel, en 1969.

Le comte de St-Germain n'est pas son véritable nom, il dit lui-même “je me nomme Sanctus Germanus” le saint frère, l'ascensionné... Il aurait aussi porté le nom de Prince Rákóczi et certainement son origine est Atlante et Égyptienne. Nous retrouvons des traces de son existence au Tibet et en Orient à plusieurs époques et il serait affilié aux sept maîtres d'origine. Il serait en charge depuis un siècle de l'occident.

Son histoire contemporaine commence en 1743 à Londres. En 1745, on le soupçonne d'être un espion et Lord Horace Walpole nous dit : « Il est là depuis deux ans et se refuse à dire qui il est, d'où il vient, mais il admet qu'il ne porte pas son nom. Le comte passe plusieurs années en Allemagne et arrive à la Cour de Louis XV en 1758. Madame de Pompadour nous en donne une description : « le comte paraissait avoir cinquante ans, il avait l'air fin, spirituel, était mis très simplement, mais avec goût, il portait aux doigts de très beaux diamants ainsi qu'à sa tabatière et à sa montre ».

Le roi Louis XV lui accordait de nombreux entretiens privés et le recevait dans son intimité. Cette situation privilégiée provoqua le ministre Choiseul qui fut la cause de son exil et le comte passa les dernières années de sa vie dans le château de Landgrave de Hesse où il mourut soi-disant le 27 février 1784, mais sans un seul témoin, mis à part quelques domestiques qui disparaîtront quelques mois plus tard.

Le comte confirme devant plusieurs personnes à la Cour de Louis XV, avoir la connaissance alchimique pour la transformation des pierres précieuses, de pouvoir augmenter la taille et la pureté des diamants. Il fera par deux fois et plus, en public, une transmutation de pièces d'argent en or pur, il précise avoir la connaissance de la teinture des pierres précieuses, des vitraux, et il ajoute qu'il possède la poudre de projection au plus pur de sa multiplication ainsi que l'élixir de longue vie.

Le comte ajoute lors de conversations avoir connu Ponce Pilate et d'autres personnages historiques mais ne confirme jamais ouvertement être âgé de plusieurs milliers d'années. Il aurait pourtant confirmé être âgé de 17 000 ans, mais nous pensons que cet âge n'est pas physique, mais concerne le moment où il aurait fusionné avec sa monade (sa conscience supérieure).

Aurait-il reçu sa connaissance par Hermès (Thot en Atlantide, en Égypte avant le dernier cataclysme, puisque 17 000 ans correspondraient à cette époque) ou d'un autre maître ? Il est certain qu'il reçut des connaissances pratiques alchimiques par l'adepte Nicolas Flamel, qui lui-même ne donna jamais son véritable nom ni son origine ; celui-ci disparut après avoir réalisé le Grand Œuvre, mais certains adeptes disent l'avoir rencontrer avec sa femme Dame Pernelle et leur enfant quelques cent années plus tard en Inde. Pour notre part, nous pensons aussi que Nicolas Flamel a séjourné en Espagne dans les années 1984 car une relation proche nous a donné des détails très troublants.

Le comte pourrait-il être le Lazard historique ? A-t-il la possibilité d'avoir accès à ses mémoires incarnatives passées, peut-il lire l'Akasha, la mémoire du monde ?

En 1785, une année « après sa mort », les archives de la Franc-Maçonnerie relatent de façon absolue que le comte de St-Germain assiste à la réunion maçonnique à Paris, en France, le 15 février 1785. À cette réunion où il représente les Rose-Croix, il réfute certaines décisions faites par la secte des illuminés, en présence des Cabalistes et des Humanitaires. Il intervient en présence de monsieur le docteur Mesmer, de monsieur Lavater et monsieur de Saint-Martin.

Il ne mangeait jamais, il refusait de prendre la moindre nourriture pendant les repas où il était convié. C'est une des influences de l'élixir philosophal. Le comte ne s'intéressait pas aux femmes et menait une vie de chasteté.

Nous retrouvons également des traces du comte plus tôt en 1687 à Vienne, en Autriche, sous le nom de Signor Géraldi, et nous pensons que le comte de St-Germain n'est autre que l'adepte Lascaris qui se faisait passer pour un grec à la fin du XVIIème siècle.

En 1701, à Berlin, c'est Lascaris qui donna, comme à d'autres personnages, quelques grammes de poudre de projection ou de transmutation à monsieur Jean Frédéric Böttger (Bötticher) qui dût par la suite fuir car le roi Frédéric Guillaume 1er de Prusse le recherchait, suite aux transmutations qu'il avait faites. Böttger ne réalisa pas la Pierre Philosophale, mais il découvrit par l'alchimie la fabrication de la porcelaine de Saxe.

Signor Giraldi disparaît en 1691 et Lascaris apparaît un peu plus tard : celui-ci disparaît dans les années 1730 à 1740 un peu avant l'apparition du comte de St-Germain en Angleterre à Londres (voir aussi l'adepte Roger Bacon dont les écrits d'alchimie du XIIIème siècle ont des points communs avec le comte St-Germain).

Il est fort possible que St-Germain fût le maître de Christian Rosencreutz, le fondateur de la confrérie des Rosicruciens. De toute façon pour nous, le comte de St-Germain est sans nul doute un frère aîné de la confrérie Blanche, un « Blanc Manteau » templier, un adepte Rose-Croix. Il y a un portrait de St-Germain qui nous perturbe : aurait-il eu l'audace de revenir en monsieur Nicolas Tesla, sachant que le comte de St-Germain, sous un autre nom, déposa dans les années mille sept cent et quelques, après la Révolution française à Londres en Angleterre, le plan du premier moteur à explosion. Il intervient également de manière occulte en 1789 et 1790 à la Conciergerie où est enfermée Marie-Antoinette, l'épouse de Louis XVI.

En 1791, il retourne à Vienne, et ensuite disparaît de nouveau en Inde et au Cachemire.

De 1936 à 1939, il est aperçu en Europe et principalement en Allemagne où il rencontre Hitler pour le mettre en garde des conséquences de ses actes.

Madame Helena Petrovna Blavatsky, la fondatrice de la Société Théosophique affirme avoir rencontré le comte de St-Germain à la fin du XIXème siècle.

Il écrit un texte alchimique La Très Sainte Trinosophie, trouvé en 1795 dans les documents confisqués lors de la prise du château St Ange à Rome. Ces documents appartenaient à Cagliostro et appartiennent aujourd'hui à la bibliothèque de Troyes, en France.

La Très Sainte Trinosophie a été publiée en 1971 par René Alleau chez Denoël, dans la collection Bibliotheca Hermetica.

Nous retrouverons aussi sa présence à Paris dans les années 70. Il se présenta comme le comte St-Germain, alias Richard Louis David Chanfray né le 4 avril 1940 dans le deuxième arrondissement de Lyon, en France, où il effectue en public le 28 février 1972, à la télévision française vers 21h30 sur Antenne 2 devant 15 millions de téléspectateurs, et sous la surveillance d'un huissier, une transmutation de plomb en or.

Nous vous donnons quelques autres dates de sa vie :

- en 1760, il quitte la France et rétablit à Amsterdam l'Ordre des Templiers.

- en 1762, il se rend en Russie où il créera la Rose Croix de ce pays.

- en 1764, il habite Venise.

- en 1773, il retourne au Tibet.

- en 1776, nous retrouvons sa trace et ses enseignements au Liban, en Syrie et en Libye.

Il nous plaît de citer, à propos de la spagyrie, ce qui a été écrit par Mr. Daniel Stolcius et largement commenté par celui que nous avons eu l'honneur de bien connaître et apprécier : Mr Bernard Husson, dans son admirable recueil Viridarium Chymicum ou le jardin chimique.

Si ce terme « spagyrie » n'a pas été inventé par Paracelse, le terme à coup sûr dérive de sa doctrine. Cette connaissance ancestrale embrasse une conception cohérente de la nature des corps, des trois règnes considérés comme formés sous l'influence organisatrice sous-jacente de trois principes actifs, sulfureux, mercuriel et salin, en correspondance étroite avec les notions hermétiques d'esprit, d'âme et de corps...

Élaborer spagyriquement un remède, c'est traiter la plante ou le minéral de façon à séparer par une putréfaction provoquée les 5 principes, puis à n'en réunir que 3 qui s'avèrent actifs, dans une synthèse ou l'essentiel est d'unir le mercure au soufre à l'aide du sel par une lente coction ou mûrissement. De la sorte, on opérait une séparation parfaite du pur d'avec l'impur et une exaltation des vertus de la quintessence ainsi obtenue.

Certains diront que je ne suis pas généreux, mais pour vous donner un exemple, je vais vous citer quelques phrases alchimiques afin que vous compreniez que cette science a été jalousement protégée.

« Sur un double carré, fonder les éléments, réduire en un seul corps quatre corps différents, quadrangulaires du ciel les voûtes circulaires, de ce ciel éclipsé rétablir la rondeur, hausser de 10 degrés sa suprême splendeur : c'est bâtir dans le monde un monde de splendeur. »

Comme vous pouvez en être certain, les trois principes ou feux de nature ne peuvent être dissociés des 4 éléments afin que la terre puisse tourner et que la materia prima (la matière première et non la prima materia) constituée des trois premiers, puisse mûrir et se perfectionner au maximum afin d'obtenir la quintessence tant spagyrique, qu'alchimique.

Bien que la voie alchimique se pratique d'une manière complètement différente, autant sur le plan du laboratoire que dans l'oratoire, cette voie demande un travail intérieur et une connaissance de l'humain. Le résultat n'est pas une médecine, mais est La Médecine.

En dehors du soufre principe et du mercure principe, le sel dit philosophique puis philosophal, après une première purification et vivification s'apaise. Ce sel reste et restera tout au long de l'œuvre tant alchimique que spagyrique, l'unique lien médiateur, purifiant et coagulant.    

Le moine Basile Valentin, s’il est un spagyriste mystérieux, quant à sa date et son lieu de naissance, reste et restera toujours. D'après certains écrits, ce dernier serait né en 1394. Ses écrits commencent en 1599 pour finir par le dernier testament en 1626, ce qui représente 232 années d'existence. Que penser, que croire ? Aucune des recherches très sérieusement effectuées par diverses personnes n'a pu venir à bout de l'énigme qui l'entoure.

Il est néanmoins certain qu'entre son premier ouvrage en 1599 et son dernier en 1629, il ne s'est passé que 27 ans. Ce qui est bien peu en comparaison de l'immense legs de connaissances qu'il a transmis.

Il est certain que Basile Valentin pratiquait déjà la spagyrie avant Paracelse.

Paracelse 

De son vrai nom Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse surnommé le « Médecin Maudit », aucun homme sauf plus tard le comte de Saint-Germain et Cagliostro ne suscita autour de lui autant de tumulte et de questions. Il naquit à Einsiedeln près de Zurich en 1493 et mourut à Salzbourg en 1541.

C'est une des figures les plus étranges de la renaissance. Expert en astrologie ésotérique, maître consommé dans l'art de l'alchimie, « cet adepte » pratiquait la théurgie kabbalistique, c'est-à-dire la véritable magie des anciens sages de l'Inde, ainsi qu'une médecine hermétique dont les bases reposaient toutes entières sur la doctrine secrète. Il possédait le trésor des trésors, la science des sciences, à savoir la pierre philosophale dans l'explication des mystères de la vie et de la mort.

Son existence, à l'instar de celle de St-Germain et de Cagliostro plus tard fut une vie d'errance ininterrompue. Très vite, il renia l'enseignement classique de son temps. Il disait, au livre IV de ses Défensiones, « les universités n'enseignent pas toutes choses. Il faut au médecin rechercher les bonnes femmes, les bohémiens, les tribus errantes, les brigands et autres gens hors-la-loi et se renseigner chez tous. Nous devons par nous-mêmes découvrir ce qui sert à la science, voyager, subir maintes aventures et retenir ce qui en route peut-être utile ». Il se rallia pleinement aux doctrines mystérieuses de l'Abbé Trithème (1462-1516), auprès de qui il resta jusqu'en 1541. Il rejeta les oracles médicaux d'Avicenne et de Gabier, mais il intégra la conception des alchimistes arabes, comme Geber et Rhazes, pour qui les éléments de la nature sont des forces en action.

Il se dressa en adversaire des lois établies, brûla les livres médicaux des Grecs et des Arabes pour ne s'intéresser qu'à la plus pure des doctrines anciennes, celle de l'alchimie. Il était en parfait accord avec la doctrine secrète du yoga oriental. Sa réputation de médecin et de guérisseur était énorme et lui valut de bonne heure la haine de quelques contemporains notoires. Les adeptes de Thomas Eraste et de  Bernard Dessenius le qualifiaient de « monstre venu par l'enfer » et de « chemineau innommable ».

Certes Paracelse était un adepte vif, emporté, « rebelle », cependant, il mettait toutes ses connaissances au service de son apostolat, de l'art de guérir. Il joua le rôle de précurseur en entreprenant des actions créatrices et novatrices dans le domaine de la pharmacologie. Il obtint des guérisons retentissantes, ce qui lui valut l'inimitié de ses confrères dont les boutiques se désachalandaient.

Son langage n'était obscur que pour le profane. Paracelse était le porte-parole et le porte flambeau de la Rose et de la Croix. Il ne lui était pas permis de tout dire, sinon dans un langage d'un ésotérisme parfaitement hermétique.

Paracelse était le continuateur des idées pythagoriciennes, platoniciennes, esséniennes et néo-platoniciennes. Les lectures des œuvres de Platon, Plutarque et Jamblique nous permettront d'approcher les sources d’où il puisa l'eau de la connaissance initiatique qui étanche toute soif de l'âme et de l'esprit.

Pour Paracelse, les astres n'étaient ni des causes premières, ni même des causes secondes, mais des signes, des symboles, exprimant des énergies divines en relation avec les différentes hiérarchies célestes donnant le rythme de la vie unique dans un rapport holistique (du Grec holos, le tout, la globalité, et holis, le sacré) permanent entre les planètes et l'homme, entre le macrocosme et le microcosme, entre le ciel et la terre.

Pour comprendre cette relation authentiquement holistique, globale, de l'existence des êtres et des choses, il faut comprendre l'art subtil des correspondances. « Le ciel extérieur ne fait que démontrer et indiquer le ciel interne ». Il précisa sa pensée en déclarant que « la sagesse qui nous est donnée par Dieu domine le ciel et ses astres ».  

Il nous est impossible de changer le cours du destin, nous enseigne le « Médecin Maudit » mais nous avons le pouvoir de lui résister comme une muraille résiste au canon et même si quelqu'un était un enfant de Saturne et avec Saturne en ascendant, il peut se soustraire à Saturne. Il peut devenir un enfant du Soleil.

L'idée principale de Paracelse, c'est que les astres et ses Dieux mythologiques influencent les choses et les êtres en imposant leurs sceaux sur tout, mais rien ne nous oblige à répondre à ces influences si nous devenons des êtres spirituellement élevés et conscients de notre divinité.

De ces connaissances alchimiques, cet adepte a retenu que toute structure universelle a pour fondement analogique les trois principes, que la doctrine secrète appelle le soufre, le mercure et le sel des philosophes.

Cette conception n'est pas typiquement paracelsienne. Elle est le fondement même de la doctrine ancienne qui se veut globale par excellence et dans laquelle l'homme fait partie intégrante du cosmos, à la fois par son corps, par son âme et son esprit.

Il déclarait aussi : « Le Dieu du macrocosme et le Dieu du microcosme agissent l'un sur l'autre, tous deux ne sont qu'un en essence, car il n'y a qu'un Dieu, une loi et une nature par laquelle la sagesse peut se manifester ». En un mot, il réaffirmait l'unité de la matière et de l'esprit.

De nos jours, les travaux de Paracelse devraient ressusciter l'intérêt de ces connaissances pour le monde de la recherche médicale. Les idées du médecin d'Einsiedeln sont plus que jamais d'actualité, car elles permettent une nouvelle approche technologique de l'élaboration des remèdes utiles pour soigner et soulager le genre humain. Sous cet angle médical, l'alchimie éclaire l'astrologie et la spagyrie pour engendrer une véritable et authentique médecine globale, c'est à dire holistique, à savoir l’iatrochimie. Ce n'est pas autre chose que l'application à la chimie médicale des théorèmes philosophiques alchimiques.

Les principes qui se drapent sous les recherches du Grand Œuvre clament l'unité de l'esprit, l'unité de substance, l'unité de l'essence d'où résulte l'unité de la matière, l'évolution de cette matière et la conscience des forces qui agissent en elle et par elle.

En finalité, pour Paracelse, tout n'est que vie divine, une vie divine universelle qui est productrice de la matière et de la force. C'est la conscience même de Dieu qui anime les lois holistiques de la vie universelle.

Ainsi, la matière n'est inanimée qu'en apparence. Les métaux sont doués de la vie universelle et peuvent recevoir l'empreinte de la vie parfaite par les opérations du Grand Œuvre, le Magistère des sages. De la sorte, le médecin iatrochimiste peut les employer pour guérir et donc recréer la vie. Ce qui est vrai pour les métaux l'est également pour les pierres précieuses.

Il se dégage de la pensée de Paracelse la théorie générale suivante : l'unité de l'esprit et de la matière est la loi dominante de l'univers, celle-ci sous-entend l'unité de la force et de l'énergie car tout est dans tout. Il s'ensuit que la philosophie de Paracelse et de ses pères est plus élevée que l'on a voulu le croire et se trouve de ce fait parfaitement actualisée et utilisable dans le domaine de la médecine pratique de l'âge nouveau.

Nous pourrions expliquer beaucoup de choses sur les éléments terre, eau, air, feu ainsi que sur les tempéraments sanguins, lymphatiques, mélancoliques et bilieux, leurs correspondances entre les différentes parties du corps et la connaissance astrologique des différents zodiaques permettant de comprendre le jour et l'heure de la prise d'un remède en relation avec le thème astral. Il pourrait aussi être dit beaucoup de choses sur l'art alchimique composé des trois voies : humide, sèche et sacerdotale ainsi que sur la transmutation et la multiplication de la pierre.  

À propos d'Osiris

Il existe dans notre système solaire différentes populations aux formes humanoïdes qui appartiennent à des groupes involutifs ou évolutifs fort différents et d'autres à des groupes très évolués siégeant à l'intérieur même des planètes, comme Mercure, Sirius, Vulcain, la Grande Ourse, les Pléiades, etc. mais sous un plan fréquentiel différent.

Ces différents êtres ont eu par le passé et ont toujours des relations avec notre système planétaire. Ils ont été en communication et ont marqué différentes civilisations terrestres depuis la nuit des temps.

Dans la mythologie égyptienne, Osiris est le premier roi d’Égypte. Il apporte la civilisation notamment au travers de l'agriculture après le premier cataclysme Atlante (un autre cataclysme s’est produit dix mille ans auparavant). Puis, il voyage dans toutes les parties du globe, pour donner et implanter une civilisation. Son frère ou demi-frère (Typhon ; Seth) sous l'ordre de « An » et possédé par lui, veut sa mort. Aidé de quatorze ou de soixante-douze conspirateurs, il tue Osiris.

Isis, son épouse, mais aussi sa sœur ou demi-sœur, se lance à la recherche de son époux et les quatorze morceaux que Seth à éparpiller dans tout le royaume. Le seul fragment qu'Isis ne retrouvera pas sera le phallus de son mari : mais Osiris reviendra en Horus.

Le quatorze est un chiffre purement hermétique et alchimique, il est le nombre de parts de première matière, qui est nécessaire à la réalisation du grand œuvre (pierre philosophale).

Huit : le nombre des “Aigles Volantes”, et six : le nombre des “Lavations Mercurielles”.

La sixième part étant divisée en deux : une demi-part au début de l’œuvre des lavations et une demi-part à la fin du même magistère.

Sous un autre angle de vue, le nombre quatorze est la caractéristique de la température dans la quatorzième lame du tarot ou torat, et se rapporte à la nécessité de suivre le sentier initiatique de façon progressive et de suivre les enseignements exotériques et ésotériques des sept temples de la sagesse : sept temples exotériques pour la maîtrise de la personnalité, sept temples ésotériques pour le perfectionnement de l'âme. Deux multiplié par sept égal quatorze ; les quatorze temples d'Osiris.


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